Comment calculer son prix de vente horaire quand on est artisan ?

Cet article est fait pour les artisans, mais c'est tout à fait valable si vous êtes en free-lance et que vous n'êtes pas dans le bâtiment. Que vous soyez auto-entrepreneur ou en société, le mécanisme de fonctionnement est toujours le même pour déterminer combien vendre sa journée de travail.
Déterminer votre taux journalier moyen (TJM)
Pour connaître votre taux journalier moyen (TJM), vous avez trois choix :
- 1 - Regarder ce que font vos confrères et consœurs artisans,
- 2 - Vous aligner en fonction de la qualité de votre travail et de votre expérience,
- 3 - Déterminer ce que vous voulez gagner et calculer ce que vaut une journée de travail.
Pour le calculer, il faut commencer par vous demander combien de jours vous voulez travailler par semaine. Si vous voulez travailler 5 jours par semaine, cela donne 250 jours par an, soit 20 à 21 jours environ par mois.
Connaître les jours de travail annuel
Bien, maintenant, déduisez tous les jours ou vous ne travaillerez pas parce que vous serez malade ou en vacances ou tout simplement parce qu’il pleut. Oui en tant que couvreur, je ne travaille pas quand il pleut !
Donc, Faites vos petits calculs et vous tomberez sur votre nombre de jours de travail annuel. En règle générale, on arrive à 210-250 jours par an.
Une partie de ce temps de travail (en général entre 25 et 50%) devra être consacrée à des tâches périphériques :
- administratif,
- prospection,
- formations,
- etc.
Il est admis qu’un artisan ne peut donc travailler sur ses chantiers que 150 jours par an, soit 15 jours par mois. Mais comme pour la plupart d'entre vous il est inconcevable de travailler que 15 jours par mois vous allez donc faire ces tâches périphériques en plus de vos journées de travail. D’ailleurs, c'est la raison pour laquelle les artisans travaillent en général plus de 10 heures par jour.
Mais dans tous les cas, ne croyez pas que vous pourrez travailler 250 jours par an. Car il y a inévitablement des jours où vous ne pourrez pas travailler. Ne serait-ce que pour aller :
- chez l’expert-comptable,
- négocier à la banque,
- travailler sur le site internet,
- faire les devis en retard,
Donc il vaut mieux tabler sur 200 jours de travail par an, c'est déjà bien assez optimiste.

Faire le point sur les coûts d’exploitation
Ensuite, faites Le point sur vos dépenses, ce qu’on appelle les coûts d’exploitation :
- impôts,
- cotisations sociales,
- abonnement internet,
- forfait de téléphone,
- hébergement de votre site web,
- fournitures de bureau,
- formations,
- crédit sur des véhicules ou de l’outillage,
- frais bancaires,
- primes d’assurance,
- location d’un atelier,
- etc...
Si vous êtes auto-entrepreneur, l’administration part du principe que 22,90% de votre revenu servira à couvrir ces frais d’exploitation. Dans la réalité je dirais qu’on est plus prêt dès 30 %.
Anticiper les période creuse
Travailler en auto-entrepreneur peut être grisant quand on perçoit en quelques jours plus qu’un SMIC. Mais attention à l’effet d’illusion, les jeunes artisans oublient bien souvent un paramètre essentiel : la trésorerie !
N’oubliez pas que les clients, ça va, ça vient et qu’il faudra survivre en période creuse. Vous pouvez être victime d'aléas Météo et j'ai vu aussi des artisans se retrouver avec un chantier décommandé au dernier moment et se retrouver sans travail pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines. Pire, vous pourriez vous blesser et être dans l'incapacité de travailler pendant de longues semaines ou de longs mois. Vous n’êtes pas à l’abri de devoir faire face à des temps difficiles.
Et puis il y a les impôts ou l’ URSSAF qui arrivent toujours au mauvais moment. Attention à ces organismes qui se trompent régulièrement et peuvent vous demander de payer en quelques semaines des sommes astronomiques. Comme c’est bien connu, vous ne pourrez contester qu’après avoir payé, préparez vous un beau matelas avant de vous rémunérer.
Conseil pour la gestion financière de votre entreprise
Habituez vous à l’idée que 50% de vos revenus serviront à couvrir vos frais professionnels, payer vos futurs impôts et créer une trésorerie. Vous pourrez estimer plus correctement vos frais après plusieurs mois à suivre et comptabiliser vos dépenses.
Calcul du Taux Journalier Moyen
Pour reprendre le calcul du taux journalier moyen. Vous additionnez toutes vos charges. Vous ajouterez ce dont vous avez besoin pour vivre chaque mois. Divisez le total de vos coûts d’exploitation par votre nombre de journées de travail facturables et vous obtiendrez votre TJM.
Pour appliquer le calcul, prenons l’exemple suivant
Vous souhaitez travailler à temps plein et prendre 6 semaines de vacances ou de congés maladie. Vous aurez alors 52 semaines – 6 chômées = 46 semaines travaillées, ce qui vous donne 230 jours de travail annuel car je ne compte pas les week-ends. Cependant, vous savez que 40% de votre temps sera dédié à des tâches périphériques, vous ne pourrez donc facturer que 60% de ces 230 jours. Ce qui vous donne 138 jours par an.
Si vous voulez gagner 3000€ net par mois. Que vous partez du principe que vos charges d’exploitation et de création de trésorerie s’élèveront à 50% de votre résultat, soit 1500€. Vous allez devoir viser les 4500€ par mois, soit 54000€ par an. Il ne vous reste alors plus qu’à diviser ce montant par le nombre de jours facturables : 54 000/ 138 = 391 € par jour. Une journée de travail en indépendant vaut 391€.
Et voilà ! Tout de suite, on comprend beaucoup mieux pourquoi les prix journaliers sont si élevés. Et pourquoi on ne s'en sort pas quand on vend sa journée 200 ou 250 €.
Travailler en sous-traitance
Il y a des concurrents qui travaillent à 200 ou 250 € la journée. Alors il est possible d'avoir ce genre de tarifs si vous travaillez en sous-traitance pour la même entreprise et que vous faites tous les jours.
Et bien oui, pas de temps perdu :
- à faire les devis,
- à la préparation de chantiers,
- avec la relation client à gérer,
- et pas de suivi de facturation car vous n’avez qu’une facture par mois.
Donc vous pouvez baisser votre prix journalier moyen puisque vous travaillez plus de jours.
Mais attention, si vous travaillez de la sorte pour un seul client cela peut être assimilé à du salariat déguisé. Puisque votre client, qui ressemble plus à un employeur, peut se faire redresser pour salariat déguisé et devoir payer toutes les charges sociales à l'URSSAF.
Connaître le montant à facturer au mètre carré
Maintenant pour ceux qui veulent connaître le prix qu'ils doivent facturer au mètre carré.
La question qu'il faut se poser est combien de mètres carrés peux-tu réaliser en une journée ? Prenons l’exemple maintenant avec un plombier qui a besoin de quatre cents euros par jour.
Si dans une journée il doit poser des receveurs de douche et qu'il est capable d'en poser deux dans la journée alors il faudra qu'ils vendent la pose de son receveur de douche deux cents euros l’unité. Je parle bien de la pause, il faudra bien sûr ajouter le prix du receveur de douche en supplément.
Démarrez avec des prix abordables
Dans tous les cas, si vous vous lancez dans votre activité je vous conseille de démarrer plutôt avec un prix qui est assez bas. Surtout que normalement vous n'avez pas trop de charge lorsque vous démarrez simplement votre entreprise.
Le prix que je vous conseille au départ est de trois cents euros la journée. Il faudra par la suite augmenter ce prix. Mais cela se fera naturellement puisque si vous travaillez correctement vous aurez une meilleure réputation et les gens seront prêts à payer plus cher pour utiliser vos services.
L’outil gratuit pour calculer votre prix de vente journalier !
Afin de vous faciliter la tâche pour calculer votre prix de vente à la journée, voici un lien qui fera ce calcul à votre place. Vous avez juste à rentrer vos dépenses, le nombre de jours que vous avez de disponible pour travailler et vous donne votre prix de vente journalier.
Rejoins +4000 artisans et reçois mes meilleurs conseils
Je te partage gratuitement des outils simples et des astuces concrètes : apprends à trouver des clients, à calculer ton taux horaire, à gérer ta trésorerie...
