
On peut se poser la question, s'il faut racheter une entreprise à un artisan. Vous ne le savez peut-être pas mais énormément d’entreprises artisanales proposent des opportunités de reprises. D’ailleurs il y‘a même davantage d’entreprises à vendre que de demande.
Pourquoi reprendre une entreprise à un artisan ? Quels sont les avantages en comparaison avec la création totale de votre propre entreprise artisanale ? Comment s’y prendre ? Comment se déroule une opération de reprise d’entreprise et quels sont les risques ? Quel est le coût et comment faire pour financer le projet de reprise d'entreprise ? Qui peut m’aider ?
Si vous avez pour projet de reprendre une entreprise artisanale, vous savez qu’il y a énormément d’enjeux, qu’il ne faut pas agir dans la précipitation car c’est un long processus.
Racheter une entreprise à un artisan
Vous pouvez gagner beaucoup à le faire ! Chaque année on comptabilise des milliers d’entreprises artisanales viables qui cherchent un repreneur.
Bien évidemment, la reprise d’une entreprise ça s’inscrit dans un projet professionnel à long terme. Et on se rend compte que le fait de reprendre une entreprise peut se révéler bien plus intéressant que de créer de toute pièce son activité. Voyez ça de cette manière : vous reprendrez une clientèle déjà existante, des locaux, un équipement. Alors effectivement la reprise d’une entreprise artisanale est plus lourde en termes de financement. Mais elle offre de bien plus fortes probabilités de réussite. Jusqu'à 95 % à 100 % selon les métiers, contre 60 % pour une création, c’est des chiffres assez convaincants.
Une partie du travail est faite dans le rachat d'entreprise
En rachetant une entreprise, vous n’avez pas à trouver des marchés, des locaux, investir, embaucher, trouver des clients et les fidéliser. Prenez la succession d’un artisan qui sera heureux de vous transmettre le flambeau. C’est une manière de gagner du temps et de bénéficier d’une aide précieuse. Actuellement l’artisanat offre de réelles possibilités à ceux qui veulent entreprendre. Au-delà de l’opportunité de créer une entreprise artisanale, la reprise d’une entreprise artisanale représente une possibilité réelle pour rebondir dans la vie professionnelle.
Les chambres de métiers et de l’artisanat ont mis en place un dispositif d’appui aux candidats à la reprise. Et grâce à ce dispositif elles accompagnent la cession d’environ 30 000 entreprises artisanales chaque année, et par la suite leur reprise. Le rôle des chambres de métiers et de l’artisanat est de faciliter la rencontre entre les cédants et les repreneurs. Elles accompagnent jusqu’à la transmission de l’entreprise. Elles mobilisent leur réseau de partenaires : que ce soient des notaires, des experts-comptables, des avocats ou des banques.
Le taux de pérennité est bien meilleur pour une reprise que pour une création, et surtout que le gain financier est supérieur pour le dirigeant.
Les avantages de racheter une entreprise à un artisan
Selon le type de structure que vous comptez racheter et son statut juridique, tout ne se déroulera pas de la même manière. Mais dans tous les cas, les avantages restent globalement les mêmes.
La clientèle
Le premier, c’est sans hésitation la clientèle. Dans le monde de l’artisanat, avoir une clientèle fidèle c’est quelque chose de nécessaire pour le développement et la vie de l’entreprise. C’est un élément majeur du fond de commerce qui vous assure une rentrée d’argent régulière. Donc racheter une entreprise déjà existante, ça vous assure une clientèle déjà établie.
Les relations
Un autre avantage, ça va être les relations déjà existantes avec d’autres entités. Parce qu’au moment de créer son entreprise, il faut obligatoirement commencer à nouer des relations professionnelles avec des banques, des fournisseurs ou encore des prestataires. Et dans la majorité des cas, se faire une réputation auprès des fournisseurs, et autres acteurs majeurs de notre secteur, ça peut prendre beaucoup de temps après la création de l’entreprise. Donc racheter une boîte déjà bien établie, c’est synonyme de relations déjà pérennes, et c’est quelque chose de précieux.
Prêt ? Partez
Il faut aussi souligner le fait qu’on est face à une structure déjà prête et opérationnelle. Créer une entreprise ça nécessite l’embauche d’un personnel qualifié selon les cas, ou la location de nouveaux locaux par exemple, ce qui peut devenir très laborieux. En rachetant une entreprise, vous bénéficiez d’un gain de temps considérable sur le recrutement du personnel. Ou encore la mise en place de la structuration de la société, et même sur tout l’aspect juridique.
Les risques de racheter une entreprise à un artisan
Bien évidemment comme pour toute reprise, il y a également des précautions à prendre, et des risques dont il faut être conscients.
L'achat
Le premier c’est le prix de la reprise. Soyons réalistes, dans certains cas, faire une reprise d’entreprise ça peut s’avérer coûteux. Donc avant de se lancer, il faut s’assurer qu’elle est bien rentable. Vous vous en doutez, pour le savoir une analyse est nécessaire. Vous devez pouvoir évaluer les actions et la valeur de l’entreprise en question.
La comparaison
Un autre risque ça peut concerner la comparaison avec l’ancien dirigeant (mais encore une fois ça va dépendre du type d’entreprise que vous rachetez). Très souvent, en rachetant une entreprise, le nouveau dirigeant est susceptible de comparaison avec l’ancien. Il faut s’y attendre. Que ce soient les clients, le personnel ou encore les fournisseurs, ils sont susceptibles de comparer l’ancien avec vous, donc vous devez vous y préparer.
L'adaptation
Ensuite on peut être confronté à la pression d’une efficacité immédiate. C’est quelque chose de très fréquent, que ce soit vous-même qui vous imposiez cette pression ou des tiers. Mais dans la majorité des cas, une entreprise est rachetée parce qu’elle marche bien. Donc ne paniquez pas, si vous avez les compétences, votre temps d’adaptation sera court. Vous devrez rapidement faire vos preuves, mais tout devrait bien se dérouler. C’est simplement quelque chose qu’il faut anticiper.
Les clients fidèles
Le dernier risque est la potentielle perte d’une partie de la clientèle. Cette situation elle peut s’expliquer tout simplement par un changement par rapport à ce que proposaient les anciens dirigeants. Vos décisions peuvent impacter les attentes des clients, et ce dont ils avaient l’habitude.
Comment reprendre une entreprise à un artisan
Avant même de se demander où chercher, il faut que vous déterminiez le type de commerce artisanal précis que vous souhaitez reprendre, et le statut juridique que vous visez pour cette entreprise. Par exemple une SARL, une SAS, une SASU, ou une EURL.
Faire une veille sur la meilleure reprise d'entreprise d'artisan
Une fois que c’est fait et que votre projet est encadré vous pouvez commencer à réellement prospecter. Chaque année il y a des milliers d’entreprises artisanales à reprendre donc tout l’objectif va être de trouver celle qui a le plus de potentiel. On va retrouver plusieurs canaux de recherche : le premier c’est évidemment internet grâce à des sites spécialisés ou sur les réseaux sociaux.
Les chambres de métiers et de l’artisanat
Les chambres de métiers et de l’artisanat proposent une plateforme avec des annonces pertinentes d’entreprises à reprendre avec des possibilités de mise en relation entre cédants et repreneurs donc ça peut être très intéressant pour vous de regarder de ce côté. Il y a également des plateformes comme Transentreprise.
Enfin, vous pouvez également vous rendre sur le site de la Bourse Nationale d’Opportunités Artisanales pour consulter la liste des entreprises artisanales en cession.
Outils nationaux
Il existe aussi d’autres outils nationaux d’annonce de cession qui comptent surtout les entreprises d’envergure nationale. On peut citer notamment « Entreprendre dans l’artisanat ». Sinon vous pouvez être attentifs aux petites annonces de cession dans les journaux spécialisés ou régionaux. Le bouche-à-oreille n’est jamais exclu. Dans la plupart des cas, ce sont les salariés eux-mêmes, les dirigeants ou le voisinage qui divulguent ces informations. Cette méthode est surtout efficace dans les petites villes.
La collection d'informations
Une fois que votre prospection est faite, et que vous avez sélectionné une entreprise qui semble adaptée à vos attentes, prenez contact et rencontrez le cédant. Venez avec une liste de questions bien préparées. La prochaine étape ça va être de collecter le plus d’informations sur la situation de l’entreprise, sur la clientèle, etc. Effectuez un diagnostic interne et externe. Concernant les moyens, l’activité, les finances, les ressources humaines, le juridique, et la qualité sécurité environnement. De cette manière vous pourrez repérer les points forts et les points faibles de l’entreprise.
Le financement
Dans le cas d’une reprise il y a plusieurs méthodes possibles. Notamment les fonds propres qui peuvent regrouper l’apport personnel du repreneur à hauteur de 30 % du montant de la cession. Le love money est une levée de fonds auprès des tiers et des business angels qui regroupe les investisseurs et les repreneurs.
Le prêt ou crédit
Il peut y avoir aussi les prêts d’honneur, qui sont accordés par des institutions spécialisées. Le crédit vendeur, qui est contracté par le repreneur, peut s’élever à une partie ou à la totalité du montant de la reprise. Les financements bancaires professionnels peuvent aller jusqu’à 70 % du montant de la reprise à rembourser au bout de 5 à 7 ans.
Le business plan
Il faut que vous mettiez en place un montage juridique et financier, et surtout que vous réalisiez un business plan de la reprise de l’entreprise. Ce business plan il doit contenir de nombreuses infos. Une synthèse, des informations professionnelles sur vous, sur votre projet, la présentation de l’entreprise visée, les produits ou services vendus. Egalement, l’état du marché et de la concurrence, la stratégie de développement de l’entreprise, le dossier financier et le planning prévisionnel. C'est beaucoup, mais c’est essentiel pour que votre projet soit solide.
Une fois que le plan de reprise est clair et définitif, il faut procéder aux négociations et au protocole d’accord. Il s’agit en fait d’un acte juridique qui renferme les informations importantes relatives à la reprise de l’entreprise. Ce protocole d’accord doit être signé par le repreneur, et le cédant de l’entreprise. Dès qu’il est signé, le mieux est de procéder avec un audit d’acquisition pour s’assurer que votre reprise se fait sur des bases saines. Pour vérifier la viabilité de l’entreprise artisanale à reprendre.
Pour cela, faites appel à des professionnels, comme un expert-comptable, un avocat spécialisé, un notaire, ou encore un commissaire aux comptes. Si des faiblesses sont détectées, ça peut être un levier pour vous pour négocier le prix de vente ou les garanties. Et quand toutes ces étapes ont été effectuées, la vente proprement dite de l’entreprise est possible. Les parties au contrat devront signer l’acte de cession pour que les fonds soient débloqués, pour payer le montant de la cession.
Les aides pour racheter une entreprise à un artisan
La première c’est l’ACRE. L’Aide à la Création ou à la Reprise d’une Entreprise. C'est une aide créée par Pôle Emploi qui permet de réduire les cotisations les premières années, donc c’est très avantageux.
Ensuite on a l’ARCE, l’Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise, toujours de Pôle Emploi. Celle-ci elle permet de recevoir en capital une partie des allocations chômage d’un coup. Un autre aide est le dispositif NACRE, qui signifie Nouvel Accompagnement à la Création ou la Reprise d’Entreprise. C'est une aide des régions au montage d’un projet de reprise d’entreprise, à la structuration financière et au lancement de l’activité.
Vous pouvez aussi disposer des aides régionales, du crédit d’impôt pour la reprise d’une entreprise par ses salariés si vous êtes concernés. C'est une aide du ministère de l’Économie et des Finances. Ensuite il existe les garanties France Active. C'est un réseau de soutien, la Garantie Transmission, qui elle est une aide de Bpifrance et selon des cas précis il y a bien évidemment d’autres aides, des bourses, des microcrédits etc. Vous n’êtes pas seul dans votre financement de reprise !
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