Faut-il virer vite ou donner une seconde chance à ses salariés ?

Laurent Aubel
19/4/2025
3 min

Sommaire

Quand on est artisan, chaque salarié compte. Une erreur de recrutement ou un comportement problématique peut avoir des conséquences lourdes sur la qualité du travail, les relations d’équipe ou même la satisfaction client. Pourtant, face à un salarié en difficulté ou décevant, une question se pose : faut-il trancher rapidement et s’en séparer, ou au contraire, lui donner une seconde chance ?

Une réalité de terrain : entre performance et confiance

Dans les petites structures, chaque poste est essentiel. Il n’y a pas forcément de service RH pour gérer les conflits ou accompagner les collaborateurs en difficulté. Le dirigeant est souvent seul à prendre la décision : garder ou licencier.

La tentation du “licenciement rapide” est compréhensible. Cela peut sembler plus simple que d’investir du temps et de l’énergie à essayer de redresser la barre. Mais virer trop vite peut aussi avoir un effet boomerang : démotivation de l’équipe, difficulté à recruter, image d’un patron trop dur...

À l’inverse, donner une seconde chance n’est pas un aveu de faiblesse. C’est parfois un excellent moyen de valoriser la relation humaine au cœur des métiers artisanaux. Encore faut-il savoir poser un cadre clair et ne pas tomber dans la complaisance.

Quand donner une seconde chance ?

Il est possible – et même souhaitable – de ne pas tout de suite sortir le carton rouge. Voici quelques situations où la seconde chance peut être bénéfique :

  • Le salarié montre de la bonne volonté mais n’a pas été bien formé au départ.
  • Il traverse une période personnelle compliquée, identifiée et temporaire.
  • L’erreur commise n’est pas grave en soi, mais doit être corrigée.
  • Il est ouvert au dialogue et capable de se remettre en question.

Dans ces cas-là, un entretien franc et constructif peut débloquer la situation. Un plan d’action clair, une montée en compétences, ou un recadrage bienveillant suffisent parfois à relancer une dynamique positive. Et un salarié qui a su rebondir peut devenir un atout précieux.

Et quand faut-il dire stop ?

Il y a cependant des situations où continuer serait contre-productif, voire risqué :

  • Le salarié est de mauvaise foi, nie ses erreurs ou refuse le dialogue.
  • Les manquements sont graves : vols, agressivité, mise en danger...
  • Son comportement plombe l’ambiance ou démotive les autres membres de l’équipe.
  • Malgré les avertissements, rien ne change.

Dans ces cas, mieux vaut agir vite. Reporter la décision ne fait qu’alourdir la situation, augmenter les tensions, et compromettre la qualité du travail.

Trouver le bon équilibre

La clé est dans la mesure : ni trop dur, ni trop laxiste. Un bon manager artisan sait poser des limites claires tout en valorisant l’humain. Il faut savoir écouter, dialoguer, mais aussi agir quand il le faut.

Avant toute décision, il est utile de se poser ces questions :

  • Est-ce un problème ponctuel ou récurrent ?
  • Ai-je été clair sur mes attentes ?
  • Le salarié est-il réceptif à mes retours ?
  • Quel est l’impact de cette situation sur l’équipe et les clients ?

En résumé

Donner une seconde chance à un salarié peut renforcer la cohésion et valoriser les relations humaines au sein de l’entreprise. Mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’efficacité, de la sécurité ou de la confiance collective. Savoir trancher est parfois nécessaire. Tout l’art réside dans l’équilibre entre exigence et bienveillance.

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